Les perturbateurs endocriniens : c'est quoi concrètement et comment limiter leur impact dans notre quotidien ?

    Cet article permet de comprendre l'impact des perturbateurs endocriniens et d'y répondre avec des gestes simples et extrêmement efficaces.

    Ce que je vous propose ici, ce n’est pas de vivre sous cloche, ni de traquer chaque molécule suspecte. C’est de mieux comprendre les effets de ces substances sur notre corps, d’adopter une vision globale, et surtout de vous partager des gestes simples, concrets, accessibles pour en limiter l’impact au quotidien. Car avant de détoxer ces perturbateurs, il est souvent plus utile de commencer par réduire l'intox.


    Qu'est-ce qu'un perturbateur endocrinien et quel est son degré de toxicité?


    Selon l'US-EPA, un perturbateur endocrinien est un agent exogène (c'est-à-dire extérieur au corps) qui interfère avec la production, la libération, le transport, le métabolisme, la liaison, l'action ou l'élimination des hormones naturelles. Une hormone c'est quoi? Tout simplement, c'est un messager. C'est une molécule qui porte un message depuis un organe A vers un organe B dans le but de maintenir notre équilibre ou d'activer certaines fonctions de notre organisme.

    En d’autres termes : les perturbateurs endocriniens perturbent notre système de régulation interne. Ils créent un brouillage des signaux entre nos cellules, affectant à la fois la communication hormonale et le fonctionnement de nos organes.

    Les POP (Polluants Organiques Persistants) ont des effets similaires. Et le plus déstabilisant, c’est que la toxicité des POP et des perturbateurs endocriniens ne dépend pas de leur dose : de très faibles quantités peuvent avoir un impact profond sur la santé.

    Par exemple, les nanoparticules d’aluminium présentes dans certaines capsules de café ou dans les emballages alimentaires (Tetrapak) peuvent s’accumuler dans les mitochondries des cellules et perturber la production d’énergie, l’oxygénation cellulaire et provoquer une oxydation prématurée.

    Les mitochondries sont nos centrales énergétiques: elles nous permettent de respirer et de transformer les nutriments en énergie - c'est littéralement le centre vital de toutes nos cellules.

    On parle aussi d'’effet cocktail de la toxicité : l’association de plusieurs perturbateurs peut multiplier leur nocivité par 10, 20, voire 50. Leur effet cumulatif est réel, même sur plusieurs générations.

    Un exemple tristement célèbre : le Distilbène a été prescrit aux femmes enceintes après guerre, entre 1948 et 1977, pour prévenir les fausses couches. Ce médicament contenait un perturbateur endocrinien (le diéthylstilbestrol - DES) dont on mesure encore aujourd’hui les conséquences jusqu’à la quatrième génération:

    ♀︎ Chez les femmes

    → Les études constatent une augmentation des cancers du sein, des malformations utérines, des troubles de la fertilité, des fausses couches et des hyper-oestrogénies qui favorisent l'endométriose, le SOPK, le SPM et les mastoses.

    ♂ Chez les hommes

    → Sont corrélés au perturbateurs endocrinien des anomalies de développement des organes génitaux (la cryptorchidie et l'hypospadia), une baisse de la fertilité, des atrophies testiculaires et une augmentation du risque de cancer des testicules.

    De façon générale

    → Les perturbateurs endocriniens peuvent participer à l'apparition de troubles du neurodéveloppement, de malformations cardiaques et aux perturbations des systèmes digestif, immunitaire et hormonal.


    Cimer Albert... mais que fait-on avec tout ça?


    1ère étape : s'informer et c'est ce que vous faites en lisant cet article 🫶🏼

    2ème étape : dézoomer et dédramatiser! Pour l'heure, il n'est pas (encore) possible de vivre sur la planète Mars. Le cerveau humain a l'habitude de se focaliser sur le négatif, sur ce qu'il y a à améliorer. C'est tout à son honneur car il recherche constamment l'amélioration (c'est le principe même de l'évolution du vivant). Seulement, remercions notre cerveau de nous éveiller à ces sujets et apprenons à nous focaliser sur le positif en regardant le négatif comme une opportunité d'amélioration, ne tombons pas dans le piège du stress environnemental.

    3ème étape : limiter son exposition - c'est ce que nous allons voir dans les prochaines lignes

    4ème étape : permettre à son corps de se détoxer régulièrement (cures, alimentation de saison au printemps, repos digestif, accompagnement naturopathique en détoxination, etc.)

    Pour comprendre comment limiter son exposition, commençons par comprendre comment les perturbateurs endocriniens peuvent nous contaminer 👇🏼


    Quelles sont les voies de contamination des perturbateurs endocriniens?


    L'eau, l'air, le sol et toutes nos voies sont exposées : la voie respiratoire, la voie digestive, la voie cutanée et la voie sanguine directe (notamment via les phtalates, un perturbateur endocrinien qui est présent dans les poches de perfusion médicales en plastique). Encore une fois, tout est une question d'exposition. Quand nous sommes hospitalisés pour une urgence et que nous sommes sous perfusion quelques jours, ce n'est pas tant le souci. En revanche, perfuser pendant 3 mois un nouveau-né prématuré peut devenir nettement plus problématique. Les périodes d'exposition aux perturbateurs endocriniens les plus critiques se situent au moment de la vie intra-utérine, de la petite enfance et de la puberté.

    périodes critiques pour l'exposition aux perturbateurs endocriniens

    Drs. Collomb, Gauchet et Lagarde, 2015. "Perturbateurs neuroendocriniens et maladies émergentes" aux éditions Dangles.


    L'eau : un vecteur particulièrement sous-estimé

    Une des plus grandes voies de contamination et d'exposition aux perturbateurs endocriniens est l'eau. Les résidus de pesticides (qui deviennent ce qu'on appelle les polluants éternels - PFAS, PFOA, PFOS) et les résidus de substances interdites persistent dans les nappes phréatiques. Des métaux lourds (plomb, aluminium) sont parfois présents dans l’eau potable à cause des canalisations ou de traitements passés.

    Plusieurs articles (1) dans la presse révèlent que l'eau potable française est largement contaminée par des métabolites de pesticides aujourd’hui interdits.

    Les eaux en bouteilles sont également chargées en nanoparticules de plastiques. Le Monde révèle en 2024 que 240 000 fragments de plastiques sont détectés par litre d'eau. "Ils sont si petits qu’ils peuvent entrer dans le système sanguin et donc jusque dans les organes, dont le cerveau et le cœur."



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    Enfin, au-delà de nous, les Hommes, les perturbateurs endocriniens déstabilisent profondément nos écosystèmes. Des études isolées montrent que :

    • 75% des pygargues à tête blanche ont été rendus stériles par les organochlorés, 1956

    • 60% des alligators mâles présentent un micro-pénis à cause du Dicofol, 1980

    • Désorientation et stérilité chez les abeilles induite par les néonicotinoïdes

    Et à l'échelle globale :

    • -75% d’insectes volants en 27 ans (Hallman & Al. 2017)

    • -60% de biodiversité animale en 44 ans (WWF, rapport planète vivante 2018)

    • -68% des vertébrés sauvages en 50 ans (congrès mondial de la Nature, 2021)

    Bon, maintenant que nous savons tout ça, comment limiter notre exposition aux substances indésirables?


    Limiter l’exposition aux substances indésirables


    Clé 1 : identifier les signes d'une surcharge

    Les signes suivants peuvent évoquer une saturation des capacités de détox de l'organisme :

    • Une perte ou une prise de poids subite et inexpliquée

    • Une transpiration excessive

    • Des troubles du sommeil

    • Une sensibilité accrue au froid et/ou à la chaleur

    • Des éruptions cutanées

    • Une fatigue persistante

    • Des maux de tête

    • Des ballonnements


    Clé 2 : limiter la toxicité des perturbateurs endocriniens avec l'iode

    La toxicité d'un perturbateur endocrinien sera amplifié avec notre degré de carence en iode. Donc l'une des première choses à faire est de tester son degré de carence. Cela peut se faire simplement avec appliquant quelques gouttes de solution de Lugol (5%) sur le ventre. Si les tâches disparaissent en moins de 10h, c'est qu'il est nécessaire de se supplémenter en iode (le corps absorbe d'autant plus vite ce dont il a besoin).


    Clé 3 : sanctuariser la grossesse

    La grossesse, avec l'enfance et l'adolescence, est l'une des périodes les plus critiques d'exposition. Selon l’INSERM (2021), l’exposition pendant la grossesse est corrélée à:

    • Des cancers pédiatriques (leucémies, tumeurs du SNC)

    • Des troubles du neurodéveloppement

    • Des troubles du comportement et de l’anxiété

    Pendant cette période cruciale, il est plus que jamais nécessaire de limiter son exposition. Trois grandes actions peuvent être entreprises en priorité :

    • Filtrer son eau

    • Ne pas utiliser de poêles en teflon

    • Utiliser des cosmétiques 100% bruts et naturels (des pains de savon, huile d'amande douce, beurre de karité, huile de coco, etc.). L'idée étant d'appliquer sur son corps uniquement ce que nous pourrions manger → Toute substance pénètre notre corps en traversant la barrière cutanée, donc se laver avec un gel douche équivaut à "ingérer" le gel douche.

    Il est avéré qu'au-delà des substances déclarées comme nocives, ce sont également les co-formulants qui perturbent notre organisme. Une crème qui a des ingrédients principaux neutres, mais qui est chargée de co-formulants (les ingredients qui permettent de faire le liant ou de faire mousser les shampoings par exemple), perturbe tout autant notre organisme → d'où l'intérêt d'utiliser des produits bruts et naturels.

    Egalement, aller le plus régulièrement possible au grand air, à la montagne ou à l'océan, permet de limiter grandement son exposition.

    Pour aller plus loin, de petits gestes quotidiens simples, mais extrêmement efficaces sur le long terme, sont listés juste après 👇🏼


    Clé 4 : les gestes du quotidien

    Ce récapitulatif a été publié par les médecins libéraux URPS ML PACA dans le dossier pratique: comment se protéger de la contamination chimique?

    Comment se protéger au quotidien de la contamination chimique et des perturbateurs endocriniens?


    Clé 5 : surveiller les produits de jardinage

    Certains produits phytosanitaires contiennent des perturbateurs avérés :

    • Organochlorés (interdits mais persistants)

    • Organophosphorés (comme le glyphosate)

    • Pyréthrinoïdes, carbamates, atrazine, néonicotinoïdes

    Privilégier les méthodes naturelles : purin d’ortie, paillage, rotation des cultures et des solutions labellisées bio ou en permaculture.


    Clé 6 : limiter l'intoxication aux métaux lourds et aux éléments-traces métalliques (ETM)

    • Le mercure est présent dans les gros poissons, les amalgames dentaires et le thimerosal qui est un adjuvant vaccinal

    • Le plomb est présent dans les peintures, les vieilles canalisations et les cosmétiques

    • Le cadmium est présent dans le tabac, les sols, l'eau de boisson et certains aliments

    • L'aluminium est présent dans les capsules de café, les briques Tetrapak (une version sans aluminium devrait bientôt sortir), et certains déodorants


    Clé 7 : boire de l'eau siliciée

    Le silicium est le seul chélateur de l'aluminium. Boire de l'eau siliciée organique permet donc de capter les particules d'aluminium de notre organisme et de les éliminer par nos voies classiques d'élimination (foie-intestins, reins et peau).

    Par ailleurs, voici les autres bienfaits du silicium :

    • Il fixe le calcium sur les os : fortement recommandé en cas de problèmes rhumatismaux, troubles de croissance, tendinites, ostéoporose

    • Il contribue à la production de collagène : efficace pour renforcer les cheveux et les ongles fragiles, améliorer la souplesse et la beauté de la peau

    • Il améliore l’élasticité du réseau sanguin et protège les artères : bénéfique pour les personnes ayant des problèmes de circulation sanguine, des troubles cardio-vasculaires.

    • Il est détoxifiant : c'est un allié incontournable pour lutter contre le vieillissement et renforcer les défenses immunitaires.

    Une référence : le silicium organique de Loïc Le Ribault (sans partenariat)

    Clé 8 : lire les étiquettes

    Car comme disait Coluche : "et dire qu'il suffit qu'on ne les achète pas pour que ça ne se vende pas!".


    Clé 9 : quelques marques (sans partenariat aucun)


    En conclusion

    Nous ne pouvons pas tout éviter. Mais nous pouvons choisir ce que nous laissons entrer dans notre maison, sur notre peau, dans notre assiette. Il ne s’agit pas de tout contrôler, mais de faire des choix éclairés.

    Chaque petit geste compte. C’est la cohérence sur la durée, plus que la perfection, qui fait la différence.

    Et surtout, n’oublions pas: le corps est résilient, il sait s’adapter, se réparer, se régénérer. Il a seulement besoin qu’on lui laisse un peu d’espace, et qu’on arrête doucement de le surcharger.




    Pour aller plus loin :


    (1) Articles sur l'eau :


    Bibliographie

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