La mastication : la toute première étape de la santé!

On pense souvent que la digestion commence dans l’estomac, ou qu’elle se limite à l’intestin. En réalité, c’est un véritable travail d’équipe où chaque étape prépare la suivante. Tout démarre bien avant l’estomac: dès la bouche, avec la mastication.

La digestion est à la fois mécanique (les dents qui broient, l’œsophage qui fait glisser, l'estomac et les intestins qui brassent) et physiologique (échanges chimiques), mobilisant l’ensemble de nos organes : salive, enzymes, cerveau (via l’hypothalamus), foie, vésicule biliaire, pancréas, duodénum, intestin grêle et gros intestin.

Or, ce simple geste de mastication, souvent négligé, conditionne l’efficacité de toute cette chaîne digestive, et donc notre santé globale.

La digestion est une cascade de transformations

La digestion fonctionne comme une cascade : chaque étape prépare la suivante. Si l’une est défaillante, tout le processus s’en trouve perturbé, et l’aliment, pourtant porteur de bienfaits, peut finir par se transformer en une substance que le corps ne sait pas utiliser.

Broyer (la mastication)

Dans la bouche, les dents réduisent les aliments en petits morceaux. La salive imprègne le bol alimentaire et apporte les premières enzymes digestives (amylase, lipase salivaire). Plus les aliments sont réduits, plus la surface de contact est grande → les enzymes peuvent agir efficacement.

Casser (grâce aux enzymes “-ase”)

Ensuite, dans l’estomac puis l’intestin grêle, différentes enzymes viennent encore plus découper les aliments en petits morceaux:

• Les enzymes "protéases" ont pour rôle de casser les protéines,

• Les lipases, pour les graisses,

• Les amylases, pour les sucres,

• La lactase, pour le lactose, etc.

👉🏼 Mais pour que ce travail soit efficace, encore faut-il que ces enzymes soient correctement produites. Elles sont produites par la salive (riche en amylase), le pancréas, mais aussi le foie et la vésicule biliaire. La santé de ces organes conditionne donc notre capacité à bien “casser” les aliments et à en tirer pleinement les nutriments.

Trier (sélection des nutriments)

Arrive l’intestin grêle. Sa paroi est tapissé de villosités (comme des petits cils) qui font office de filtre intelligent. Ces villosités laissent passer ce qui est utile (glucose, acides aminés, acides gras, vitamines, minéraux, etc.) et rejettent le reste.

Assimiler (passage dans le sang et la lymphe)

Puis les nutriments utiles qui ont passé le filtre de l'intestin sont ensuite transportés par le sang vers le foie, le cerveau, les muscles, la peau, etc. Chaque cellule reçoit ainsi son “carburant” et ses “briques de construction”.

Éliminer (les déchets)

Enfin, ce qui n’a pas été digéré ou absorbé poursuit son chemin vers le côlon. Là, le microbiote intervient pour fermenter certaines fibres, produire des vitamines, mais aussi fabriquer des déchets → qui sont finalement éliminés par les selles et l'urine.

Les 8 bénéfices de la mastication (et peut-être plus, on n'a pas encore tout découvert!)

1. Bénéfice mécanique

La mastication broie les aliments, les réduit en fragments fins et les imbibe de salive. Cela allège le travail musculaire de l’estomac et rend possible une digestion enzymatique efficace.

2. Bénéfice de programmation digestive

En mâchant, des signaux sont envoyés au cerveau (notamment à l’hypothalamus) qui va programmer la suite des sécrétions digestives. C’est un peu comme donner un plan d’action à l’organisme pour qu’il libère les enzymes adaptées.

3. Bénéfice biochimique

La salive contient l’alpha-amylase (ou ptyaline), une enzyme qui commence à transformer les amidons en sucres plus simples à utiliser par l'organisme (maltose, dextrines). La digestion des glucides démarre donc dès la bouche.

4. Bénéfice aseptisant

La salive contient également du lysozyme, une protéine aux propriétés antimicrobiennes, qui désinfecte en partie les aliments et réduit la charge bactérienne qui descend vers l’estomac.

5. Bénéfice énergétique subtil

La muqueuse buccale ne capte pas seulement les nutriments matériels : elle absorbe aussi la part plus subtile des aliments : leur énergie vitale, prânique, aussi appelée quantique ou éthérique. Cette dimension explique pourquoi savourer consciemment un aliment vivant procure une sensation immédiate de vitalité.

6. Bénéfice satiétant et amincissant

Prendre le temps de mâcher envoie au cerveau des signaux de satiété (modulation de l'hormone de la satiété : la leptine). Cela limite l’excès alimentaire, favorise un meilleur équilibre pondéral et apaise la relation à la nourriture.

7. Bénéfice psycho-affectif

Avaler vite est un acte passif, associé tantôt au plaisir immédiat, tantôt au déplaisir ou à la compulsion. Mastiquer consciemment, en revanche, mobilise la volonté, redonne de la présence et transforme l’acte alimentaire en expérience consciente (je prends le temps de me nourrir comme il faut, je mérite de prendre soin de moi).

8. Bénéfice organoleptique

La mastication libère les saveurs (sucré, salé, acide, amer, piquant), les arômes (via la voie rétro-olfactive) et les textures. C’est grâce à elle que le plaisir gustatif prend toute sa dimension.

La bonne mastication : clés, signes et astuces pratiques

Pour que la mastication déploie tous ses bénéfices, elle doit s’inscrire dans un contexte favorable. Le repas devrait idéalement se dérouler dans le calme, pour que notre système nerveux puisse basculer en mode parasympathique (c’est-à-dire détendu, dans un état propice à la digestion). Le stress ou la précipitation bloque littéralement toutes nos sécrétions enzymatiques et les actions mécaniques de nos organes (brassage stomacal et intestinal).

Prendre le temps de bien mastiquer, puis éventuellement de marcher quelques minutes après le repas contribue à maintenir l’appareil digestif actif et à optimiser la transformation des aliments.

Au contraire, une mastication bâclée ou une assimilation perturbée va se traduire par différents signes :

• Gaz odorants ou non odorants,

• Ballonnements,

• Fatigue après les repas,

• Crampes d’estomac,

• Constipation ou transit irrégulier.

Ces manifestations sont autant de signaux que le processus digestif n’a pas pu se dérouler de manière optimale.

Voici quelques astuces pratiques qui aident grandement à réguler notre mastication :

• Manger assis et au calme : éviter les repas devant un écran ou en marchant,

• Respirer profondément avant de commencer : cela bascule le corps en mode parasympathique (repos-digestion),

• Poser sa fourchette entre chaque bouchée : une astuce simple pour ralentir le rythme,

• Compter ses mastications (au moins 15–20 par bouchée) pour entraîner la patience et l’attention,

• Prendre conscience des saveurs et textures : cela augmente le plaisir et favorise la satiété,

• Préférer des repas réguliers et non expédiés : la régularité aide le corps à anticiper et à mieux digérer.

Mastiquer, c’est bien plus que réduire les aliments en petits morceaux. C’est préparer le terrain digestif, activer les enzymes, se protéger contre les microbes, capter l’énergie subtile des aliments, réguler l’appétit, et soutenir la santé à long terme.

👉🏼 Un geste simplissime avec des effets profonds sur la vitalité.